Hypatie, philosophe envers et contre tout

Hypatie : philosophe, mathématicienne et astronome grecque, ayant vécu à Alexandrie dans l’Empire romain au 4e siècle CE (350/370-415), fille du savant Théon, directeur de la bibliothèque d’Alexandrie, assassinée par des fanatiques chrétiens en 415

À quoi pouvaient ressembler l’œuvre et la vie d’une femme savante dans l’Antiquité à Alexandrie ? 

Pour le savoir, j’ai exploré la figure d’Hypatie. Mathématicienne, philosophe et astronome au 4e siècle après JC. Aux premiers abords, apparaît déjà une personnalité riche et complexe. Hypatie était une femme grecque, en Egypte, dans l’empire romain. Elle était une femme savante dans un monde d’hommes, une femme célibataire, dans une société traditionnelle ; et une femme païenne, dans la chrétienté émergente. Ce bref CV nous suggère déjà une femme indépendante et de conviction.

Rendue populaire par le film Agora, du réalisateur Aménabar en 2009, où elle est jouée par l’actrice Rachel Weisz, Hypatie détonne avec ce qu’on s’imagine aujourd’hui des femmes antiques. Pourtant, l’Antiquité a compté d’autres femmes savantes, et c’est l’un des thèmes centraux de cet épisode : comment est-ce que, dans l’Alexandrie du 4e siècle, c’était une femme qui enseignait, à de futurs magistrats comme à de futurs évêques, l’astronomie et les mathématiques ?

Dans cet épisode, nous avons donc parlé d’Hypatie.

Nous avons parlé d’astronomie, de philosophie, de Platon, de la grande bibliothèque d’Alexandrie, de rouleaux de parchemins, et d’une femme de science et de conviction dans l’Empire romain.

Mais également du dieu Sérapis et de la déesse Isis, de moines du désert et du philosophe Voltaire, de poésie décadente et d’art féministe, du film Agora du réalisateur espagnol Ménabar et des peintures de Raphaël dans la Chapelle Sixtine.

Surtout, nous avons parlé de femme et de science, de science et de religion, de liberté de pensée et de fanatisme, d’une femme savante tantôt accusée de sorcellerie tantôt vierge martyre et tantôt symbole d’un déclin, d’éducation et de tolérance, et d’inscrire le nom d’Hypatie sur la Tour Eiffel.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Alexandra au sujet d’Hypatie.

L’experte invitée

Alexandra Michalewski est directrice de recherche au CNRS, et directrice adjointe du Centre Léon Robin à Sorbonne Université.

Historienne de la philosophie, elle se consacre à l’étude du platonisme de l’Antiquité tardive, entre les II et V siècles. Après une monographie du philosophe Plotin en 2014, elle publie une étude sur la question du commencement du monde dans l’Antiquité.

Ses recherches portent en partie sur le rôle et la place des femmes philosophes dans l’histoire du platonisme. Elle est membre du projet « Les 40 soeurs d’Hypatie » qui vise à faire inscrire les noms de 40 femmes scientifiques sur la Tour Eiffel, porté par l’association Femmes & Sciences, et initié par Benjamin Rigaud et l’association « Défi-Sorbonne ».

Écouter l’épisode

Date de sortie : 29 mars 2025

Disponible sur :

Hypatie dans l’histoire de l’art

Raphael, Hypatie – détail de l’Ecole d’Athènes, chapelle Sixtine, 1511
Julius Kronberg, Hypatia, 1889
Alfred Seifert, Hypatia, 1892
Rachel Weisz en Hypatie, dans le film Agora de Alejandro Amenábar, 2009

Ressources & illustrations du podcast

Bibliographie

Sources antiques sur Hypatie

  • Jean de Nikiou, Chroniques.
  • Socrate de Constantinople, Histoire ecclésiastique, livre VII, 13-15.

Bibliographie de notre invitée

Bibliographie sur Hypatie

  • É. Évrard, « À quel titre Hypatie enseigna-t-elle la philosophie ? », Revue des Études Grecques, 1977, p. 69-74.
  • I. Koch, « Les femmes philosophes dans l’Antiquité », L’enseignement Philosophique 67, 2017, p. 73-79.
  • D. LaValle Norman & A. Petkas (éds.), Hypatia of Alexandria: Her Context and Legacy, Tübingen, 2020.
  • H.D. Saffrey, « Hypatie d’Alexandrie », dans R. Goulet (éd.), Dictionnaire des philosophes antiques III, CNRS, 2000, p. 814-817.