| Ishtar (ou Inana chez les sumériens) : déesse mésopotamienne vénérée chez les Akkadiens, Babyloniens et Assyriens ; déesse de l’amour et de la guerre, divinité astrale associée à la planète Vénus, déesse souveraine protectrice des rois et des royaumes |
Qui est la plus grande déesse de la Mésopotamie antique ? Ishtar, sans aucun doute, vient en esprit.
Aussi connue à la fois sous son nom sumérien d’Inana, et son nom akkadien d’Ishtar, cette grande déesse fut celle de l’amour et de la guerre, du pouvoir royal et de la mort.
Ishtar est une déesse à la personnalité forte, infatigable, dans l’intensité voire dans l’excès, aussi bien dans l’amour que dans la guerre ; et une déesse au physique de battante, armes dans le dos, lion en laisse dans la main et jambe sortant de la robe pour mieux combattre.
C’est aussi une déesse à la grande longévité, vénérée pendant les trois millénaires de l’histoire mésopotamienne, et laissant sa trace dans nombre d’autres grandes déesses sur toutes les rives de la Méditerranée.
Dans cet épisode, nous avons parlé :
- De sexualité en Mésopotamie, de chants presque pornographiques à la déesse, de l’hypothèse d’une prostitution sacrée dans les temples et des amants épuisés de la déesse inassouvie.
- De guerre et de conquête, d’une déesse jugée virile, qui protège les rois, qui se fait tantôt leur épouse tantôt leur mère et qui toujours leur donne la victoire.
- D’une déesse puissante, excessive, subversive, qui défie la mort et qui danse comme une équilibriste sur le fil entre l’ordre et le chaos.

L’experte invitée
Laura Battini est historienne et archéologue, spécialiste de la Mésopotamie d’époque historique (IIIe-Ier millénaire avant J.-C.). Elle travaille au CNRS depuis 2001.
Laura Battini a enseigné dix ans d’abord à l’Université de Clermont-Auvergne, puis à Tours. Elle continue de partager son savoir, comme lors d’un séminaire au Collège de France en 2024, sur l’origine du monde dans la pensée mésopotamienne.
Elle est l’éditrice de la collection Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeology. Elle a également créé une revue (الشرق Ash-sharq , Bulletin of the Ancient Near East Archaeological, Historical and Societal Studies) et un blog scientifique (Sociétés humaines du Proche-Orient ancien).
Laura a publié une dizaine de livres et plus de 300 articles, dont la moitié pour la diffusion des connaissances.
Écouter l’épisode
Ishtar/Inana dans l’histoire de l’art




Bibliographie
Bibliographie sur Ishtar
- F. Bruschweiler, 1987. La déesse triomphante et vaincue dans la cosmologie sumérienne. Leuven : Peeters
- D. Charpin 2017. Chapitre 5 du livre La vie méconnue des temples mésopotamiens. Paris: Les Belles Lettres, Collège de France.
- J. Goodnick Westenholz, 2007. « Inanna and Ishtar in the Babylonian World », in Gwendolyn Leick (ed.), The Babylonian World, p. 332-347. New York.
- R. Harris, 1991. « Inanna-Ishtar as a Paradox and a Coincidence of Opposites ». History of Religions 31, p. 261-278.
- G. Selz, 2000. « Five Divine Ladies: Thoughts on Inana(k), Ištar, In(n)in(a), Annunītum, and Anat, and the Origin of the Title « Queen of Heaven » », NIN, Journal of Gender Studies in Antiquity 1, p. 29-62.
- R.M. van Dijk-Coombes, 2020. « “Lady of battle, his beloved spouse”: The relationship between the body of Inana/Ištar and her spheres of war and love from the Jemdet Nasr to the old Babylonian period », Die Welt des Orients 50, p. 146-176.
- D. Wolkstein et S.N. Kramer, 1983. Inanna: Queen of Heaven and Earth.
Sources antiques sur Ishtar
- Inanna et Enki
- Inanna et Bilulu
- La descente d’Inanna aux Enfers
- Poème d’Agushaya
- Victoire d’Inanna sur Ebih
- Le rêve de Dumuzi
- Inanna et Shukaletuda
- Tablette VI de l’Epopée de Gilgamesh
- Hymne à Ishtar du roi Assur-nasir-apli I (1050-1032 av JC)
- Hymne aux Ishtars de Ninive et d’Arbèle du roi Assurbanipal (668-627 av JC)
- Prière à Ishtar du milieu du IIe millénaira av JC
Bibliographie de Laura Battini
- L. Battini, 2006. « La déesse aux oies : une représentation de la fertilité ? ». Revue d’Assyriologie et d’archéologie orientale 99, p. 57-70.
- L. Battini, 2019. « La déesse Ishtar », 8/03/2019.
- L. Battini, 2020. « Marie, une figure complexe », 24/12/2020, dans Sociétés humaines du Proche-Orient ancien.
- L. Battini, à paraître. D’Ishtar à Marie: les racines proches-orientales de Marie.

