Quelles séries sur des héroïnes mythologiques à regarder sur Netflix ?

Vous avez une passion pour la mythologie grecque antique, et vous ne savez que regarder sur Netflix ? Vous êtes au bon endroit !

Dans cet article, quelques recommandations et critiques de séries disponibles sur la plateforme et évoquant, plus ou moins fidèlement, des mythes antiques et leurs personnages féminins.

Et si vous ne trouvez rien à votre goût… vous avez plus de 20 épisodes du podcast sur la mythologie et l’Antiquité à écouter !

Mythologiquement explicites

Paris et Hélène dans Troy: Fall of a City © BBC One/Netflix, Inc.

Troy: Fall of a City

Note : 5 sur 5.

1 saison, 8 épisodes de 60 minutes, BBC One / Netflix, février 2018

Une série mythologique qui suit globalement la guerre de Troie, de la naissance de Paris à la chute de Troie, en reconstituant les épisodes qui ne figurent pas réellement dans l’Iliade, tel le retour de Paris à Troie après avoir grandi dans la montagne, la rencontre de Paris et d’Hélène à Sparte, ou encore la razzia d’Achille sur le village troyen où habitent Briséis et Chriséis.

On admire notamment l’interprétation donnée au personnage d’Hélène de Troie, qui n’est ni séductrice ni passive, ni méchante ni coupable, ni objectifiée ni soumise. Elle est un personnage maîtresse de son destin, qui choisit librement de fuir avec Paris, qui demande activement l’asile à Troie, qui discute avec les rois et les espions, et qui ose dire à Paris quand il se trompe.

Cette représentation d’Hélène dans la série fait d’ailleurs l’objet d’une discussion plus approfondie dans l’épisode du podcast consacré à Hélène de Troie.

C’est une série intelligente, avec un respect des textes antiques mais une justesse dans l’adaptation, en nous montrant la complexité et les nuances. L’épisode du sacrifice d’Iphigénie en est un bel exemple, montrant, chez Agamemnon, l’horreur et la douleur, et chez Iphigénie, la colère et la fierté.

Autre exemple, la relation entre Achille et Briséis, sa prisonnière, ainsi qu’avec Patrocle, son aide de camp, résonne tout aussi justement, entre fierté virile d’Achille pour son butin de guerre et tendresse réelle entre les trois membres du champ myrmidon – une interprétation que notre invitée de l’épisode consacré à Briséis juge particulièrement cohérente.

En bref, à regarder !

Cassandre et Eurydice dans KAOS © Netflix, Inc.

KAOS

Note : 4.5 sur 5.

1 saison, 8 épisodes de 45 minutes, Netflix, août 2024

Une série pop, colorée, névrosée, décalée, où plusieurs épisodes mythologiques se mêlent dans une adaptation contemporaine. Nous sommes en Crète, au XXIe siècle, et Zeus redoute la réalisation d’une prophétie annonçant la fin de son règne. De là, plusieurs fils sont tirés, suivant différents protagonistes, divins et humains, qui joueront un rôle dans l’affaiblissement de l’Olympe.

On suit ainsi Ariane, la fille du roi Minos et la sœur du Minotaure, qui détricote les mensonges de sa famille ; on suit également Eurydice, la compagne d’Orphée, qui meurt et se retrouve coincée dans l’Au-Delà. On aperçoit également les troyennes, devenues rebelles politiques, dont la reine Hécube, la princesse Andromaque et la voyante Cassandre.

Du côté des dieux, on suit le jeune Dionysos, qui aime boire et faire la fête, et qui s’interroge sur sa place dans l’Olympe ; on suit aussi Perséphone et Hadès, un couple solidaire qui gère les Enfers d’une main avisée, malgré la surpopulation qu’ils dénoncent ; on suit la grande Héra, épouse de Zeus, qui ose rivaliser avec son puissant mari – y compris en le trompant avec son frère, Poséidon.

Inspirations mythologiques plus lointaines

Simone, Michaela et Devon dans Sirens © Netflix, Inc.

Sirens

Note : 5 sur 5.

1 saison, 5 épisodes de 55 minutes, Netflix, mai 2025, produite par Margot Robbie, avec Julianne Moore, Meghann Fahy (The White Lotus) et Milly Alcock (House of the Dragon)

La Sirène : dans l’Antiquité, une femme-oiseau, talentueuse et séductrice, qui chante et joue de la musique pour charmer les marins et les mener à leur perte.

Dans cette série, on suit deux sœurs qu’une enfance douloureuse a éloignées : Devon, la grande sœur, solitaire et marginale, s’inquiète pour sa petite sœur, Simone, qui habite sur une île paradisiaque et isolée, où elle travaille au service d’une femme mystérieuse, Michaela, qui a tout l’air de la garder sous son emprise… On suit le séjour de Devon, venue évaluer cette emprise, et tirer sa sœur de cette illusion.

Au départ, on pense que c’est Michaela, la sirène : une ancienne avocate, recluse sur cette île, dans une immense villa, qui exerce une emprise intrusive sur son époux, un contrôle tyrannique sur son personnel, et un charme magnétique sur les habitants de l’île, dont elle semble l’adorée et effrayante gourou de secte – officiellement, d’une fondation visant à protéger… les oiseaux (comme par hasard).

Mais plus la série se développe, et plus la notion devient floue : Michaela est-elle réellement mauvaise, cruelle et manipulatrice, ou juste puissante, incomprise, solitaire et polarisante ? Finalement n’est-elle pas elle-même coincée, seule et prisonnière – davantage comme une Perséphone que comme une sirène ?

Et les autres personnages féminins du récit n’ont-elles pas aussi de la sirène en elles, du charme exercé sur d’autres, de la tentation d’être tentatrice ? Car cette série questionne les relations entre femmes et leur mise en tension dans des épisodes douloureux, voire traumatiques, ainsi que sur le soin qu’elles portent, les unes envers les autres, et la façon de s’y faire une place, pour soi.

La Furie et Lyna dans Furies © Netflix, Inc.

Furies

Note : 3.5 sur 5.

1 saison, 8 épisodes de 45 minutes, Netflix, mars 2024, avec Lina El Arabi, Marina Foïs et Mathieu Kassovitz

Les Furies : dans l’Antiquité, des déesses de la vengeance, persécutrices, qui parcourent la Terre en pourchassant les criminels sans relâche (correspondant aux Érinyes grecques).

Dans cette série, la Furie est une justicière parmi le monde de la mafia criminelle de Paris. L’Olympe, ce sont les chefs tout-puissants des familles de la mafia parisienne. La Furie est leur gardienne, leur justicière : elle protège l’ordre criminel, en punissant les coupables de disfonctionnements.

La série suit une jeune femme qui perd ses parents, et se plonge dans le milieu criminel pour comprendre pourquoi, jusqu’à rencontrer la Furie… Mais aussi affronter les Parque, le clan des assassins, d’après le nom des divinités maîtresses de la destinée humaine.

Les références mythologiques sont parfois tirées par les cheveux (par exemple, on voit un clan des « Damoclès » surgir ?!), mais font globalement sens ; les discours sont parfois un peu clichés et le scénario un peu prévisible, mais c’est chouette et entraînant de voir une série d’action criminelle avec des femmes. La saison 2 sort bientôt.

Barbara et Danger dans Médusa

Medusa

Note : 1.5 sur 5.

1 saison, 10 épisodes de 35 minutes, Netflix, mars 2025

Méduse : une prêtresse d’Athéna violée par Apollon et transformée par punition en monstre avec un regard pétrifiant mortel et une chevelure de serpents.

Attention, pas folichon. Série qui se déroule en Colombie, centré sur une entreprise tentaculaire, appelée Medusa, dont la nouvelle PDG, Bárbara Hidalgo, a survécu à une tentative d’assassinat.

Méduse, c’est à la fois Bárbara , décrite comme belle, sexuelle, séductrice, dangereuse, haïe. Et c’est aussi son entreprise, littéralement nommée Medusa, ainsi que l’ensemble des héritiers de la famille, rivaux pour devenir PDG, comme autant de têtes d’un monstre à tentacules.

On suit ainsi Bárbara ainsi que l’inspecteur de police attribué à son cas, Danger Carmelo, dans l’enquête.

Beaucoup de scènes de sexe inutile, un scénario bancal, des références mythologiques lourdes et peu profondes (la tête de Méduse qui apparaît sur le pommeau de canne du vieux père… c’est bon, on a compris).